Le monde sauvage
Ça y est, ça me reprend.
J'ai envie de froid, mais pas comme ici, pas comme ça. Un froid mordant, sec, glacé. Un froid qui rempli l'atmosphère.
J'ai envie d'étendues sauvages, de neige à perte de vue, de montagnes acérées, de lacs gelés, d'icebergs, d'une toundra frêle recouverte de diamants de givre, de forêts de pins qui touche le ciel.
J'ai envie de n'entendre que le bruit du vent. Et puis que le vent disparaisse.
J'ai envie de ne croiser que des aigles, des hermines, des élans, des ours blancs des grizzly des faucons des morses des manchots. Et le cri de l'aigle gonflerait mes poumons.
J'ai envie d'oublier le langage, d'oublier que la terre est ronde.
Je croiserai un bison. Il sera fier. Nous nous observerons et il m'offrira sa liberté.
J'irai chanter avec des baleines à bosses vieilles de 350 ans, oubliées du monde. Je me ferai engloutir.
Alors je prend mes stylos, ma peinture, mon aquarelle, mes craie, mon encre, et je dessine les montagnes, les pins, les bisons.
C'est maladroit, pas forcément réussi, mais ça me permet de faire ce voyage, de partir, et en revenant, d'avoir à nouveau envie des autres, d'entendre rire, se plaindre, d'apprendre de nouvelles choses et de partager ici avec vous mes souvenirs de ces terres qui n'existent pas.
Et comme c'est le premier poste de l'année, j'en profite pour vous souhaiter une bonne année 2015, de continuer à rêver, d'entreprendre, mais de vous laisser un peu porter aussi. Par les autres, par le vent, par la vie.
Et non, cet article n'a pas été écrit sous l'influence de la drogue, je suis naturellement dérangée.